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Les confirmands reçoivent la mission d’incarner la bienveillance de Dieu

Par : Roger ANTECH

Credit photo : Jeannot Filippi

En ce jour de Pentecôte et de saint Théophile de Corte, le sacrement de la confirmation a été donné à 200 personnes. Une cérémonie puissante et unique où soufflait l’Esprit saint.

En ce dimanche de Pentecôte, l’Esprit saint s’est posé jusqu’au fronton de la Casa Cumuna de Corte, au-dessus de ce parc où deux cents confirmands adultes ont reçu ce sacrement en un « jour de fécondité pour l’Église de Corse ». Tout un symbole pour un rassemblement unique et puissant de près de 1 500 catholiques, confirmands, parrains, marraines, confrères, fidèles enfin venus de toutes les paroisses de l’île, placé sous l’égide de saint Théophile de Corte, dont on célébrait aussi la fête patronale; un franciscain « de chez nous » qui rappelle « nos racines spirituelles, car nous avons besoin de racines », a souligné le cardinal François Bustillo, entouré du clergé de l’île, prêtres, diacres et religieuses. Ce retour, ce lien aux racines, c’est précisément ce qu’ont voulu chercher et renouer aussi par ce sacrement, les confirmands qui, tels Marie et les apôtres de la Pentecôte, ont reçu le don de l’Esprit, « la force et la puissance de Dieu » qui les appelle à poursuivre leur chemin dans l’Église. Laetitia, 45 ans, directrice de la communication dans une institution publique, baptisée à son plus jeune âge, et qui a déjà vécu la communion le 28 mars dernier, évoque cette « plus grande proximité » qu’elle a enfin trouvée.

Le besoin encore de « porter des valeurs qui me sont chères, et que j’ai mises en pratique dans ma vie, mes engagements ». « Pour de mauvaises raisons, ajoute-t-elle, je n’ai pas pris le temps » de les exprimer plus tôt dans l’Église, jusqu’à ce que la rencontre avec le cardinal Bustillo, lors de l’enseignement du catéchisme, bouscule tout. La rencontre avec l’évêque, une autre Laetitia, 50 ans, vigneronne, l’invoque aussi : « C’était lors de la Saint-Vincent, la fête des vignerons, un joli moment de partage et d’amour, et la sensation que les portes de la cathédrale Santa Maria Assunta s’ouvraient devant nous, pour nous, que la lumière y entrait ». Ce moment « d’invitation », beaucoup l’ont ressenti. En d’autres lieux, et souvent dans la même rencontre avec un prêtre. Olivier, 52 ans, avocat, originaire de Calenzana, parle ainsi de l’appel pour la communion des adultes lancé par le père Louis, sacrement qu’il a reçu le 28 mars à Calvi, et de cet autre événement « décisif » selon lui, avec l’installation de la statue de Notre-Dame de la Serra, frappée par la foudre mais qui règne à nouveau sur la baie de Calvi : « Je suis actif dans le conseil économique de la paroisse, mais je ressentais le manque de ne pas pouvoir communier. Aujourd’hui, il est rempli et la confirmation est pour moi le chemin pour poursuivre cet engagement dans l’Église, pour témoigner de ma détermination ». « Vous m’avez dit qui vous êtes, ce que vous vivez et d’où vous venez » Le sacrement de la confirmation, on ne le reçoit qu’à l’âge de raison. Annie, 70 ans, retraitée, originaire de Campile, l’a depuis longtemps dépassé. Elle dit « sa joie, son bonheur », et une même frustration désormais comblée. Julie, 40 ans, une Belge implantée à Calvi, baptisée à la tendre enfance, mère d’un petit garçon, se confie sur sa « foi qu’elle a vécue en solitaire » et l’importance, aujourd’hui, d’appartenir à une communauté. « Je ressens la présence du Christ dans ma vie, ce besoin de me rapprocher de l’Église et de ses traditions se manifeste puissamment. C’est un parcours de vie que je voulais poursuivre depuis longtemps. Je ne parvenais pas à l’exprimer et puis, j’ai pris pour un signe le fait de rencontrer le prêtre trois fois dans une journée. Je me suis dit, il n’est pas trop tard ! », ajoute Julie, avec une pointe d’humour. Ce chemin vers la confirmation, Virginie, 71 ans, retraitée à Calvi, l’accomplit pleinement après une vie active prenante, passée entre boulangerie et restauration, de ces métiers qui vous occupent à l’heure des offices, dimanches et jours de fête compris : « J’ai, comme beaucoup, traversé des moments difficiles et je me suis tournée vers l’Église ». Jusqu’à un pèlerinage avec le père Christophe, « cette ferveur du groupe que j’ai ressentie profondément » et qui a fini de sceller une deuxième vie dans la foi. « La messe le dimanche, et chaque matin en semaine où on se sent plus près de Dieu, où on se concentre mieux. J’ai pleuré de l’aide, du secours à tous les saints », confie Virginie. La voie de la confirmation, sacrement qui lui manquait depuis l’enfance, s’est ouverte presque naturellement pour Virginie : « Je rends grâce à Dieu. La confirmation, je veux l’avoir, poursuivre un chemin, sinon tout ça n’aurait pas de sens ». Laurence, 41 ans, agent administratif et Sandrina, 51 ans, hôtelière sur la rive sud du golfe d’Ajaccio, perçoivent le même aboutissement, celui d’un engagement dans une confrérie nouvelle à Pietrosella, d’une même rencontre avec le père Christophe et la volonté, désormais, de faire vivre toutes les églises de la région, de les ouvrir à des célébrations comme « la chapelle de la Cruciata au Ruppione où une messe sera bientôt célébrée tous les premiers vendredis du mois », de raviver le chant religieux corse, de mettre en pratique la charité pour les plus pauvres, les personnes seules. La confirmation a sonné pour elles comme une évidence. « Je ne le voyais pas autrement », conclut Sandrina. Ces paroles, l’évêque de Corse les a entendues le premier, en découvrant la lettre que le futur confirmand lui adresse avant de recevoir le sacrement. « Vous m’avez écrit dans la confiance et dans la discrétion, a rappelé le cardinal François Bustillo, en ouvrant la célébration à Corte. Vous m’avez dit qui vous êtes, ce que vous vivez et d’où vous venez. Vos parcours dans la foi ont été parfois faciles et simples, pour d’autres plus laborieux, mais vous m’avez écrit pour demander un sacrement ». Un sacrement puissant, divin et, dans cet esprit, Esprit saint forcément en ce temps de Pentecôte, une mission qui est confiée à chacun des confirmands : « À vous d’incarner la bienveillance de Dieu, par vos contacts et dans l’Église ». Cinquante jours après Pâques et la Résurrection du Christ, la Pentecôte marque pour tous les catholiques la naissance de l’Église. À Corte, par l’imposition des mains et l’onction du Saint Chrême, les confirmands et tous les fidèles ont ressenti un souffle puissant, de jeunesse et de fraîcheur sur l’Église de Corse, la force du « langage de l’amour de Dieu qui est universel ».

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